Pourquoi j’ai mal au tibia et comment soulager ?

Par Stéphane Manson, ostéopathe du sport à Charenton Le Pont (94)

N’étant pas très commune, la douleur au tibia est souvent source de questionnements. Rassurez-vous, si vous avez mal au tibia, cet article propose de démystifier ce phénomène. Dans un premier temps, les différents types de douleurs au tibia vous seront présentés afin de les différencier. En outre, une compréhension des causes fréquentes permettra une meilleure anticipation. Enfin, des solutions pour soigner et prévenir la douleur au tibia la plus fréquente : la périostite tibiale. S’informer est la première étape vers la guérison !

 

Les différents types de douleur au tibia

La fracture de stress du tibia

Une douleur au tibia peut naître d’une fracture de stress, appelée aussi fracture de fatigue, particulièrement chez les sportifs qui répètent des mouvements d’appui intenses et des sauts répétés. C’est le cas, par exemple, dans certains sports comme le basketball, le volley-ball ou la course à pied.
L’os se renouvelle en permanence, on parle de remodelage osseux. C’est ce qui permet à nos os de conserver cette solidité. C’est d’ailleurs pour cela qu’un apport en calcium régulier est important. Dans le cas d’une fracture de stress, les microtraumatismes répétés provoquent un déséquilibre entre la destruction et la reconstruction de l’os.
Les symptômes de la fracture de fatigue du tibia sont les suivants :

  • une douleur aiguë, vive lorsque l’on appuie à un point bien précis du tibia,
  • une douleur au tibia à l’appui du pied au sol,
  • qui s’intensifie progressivement lors d’un effort physique et des sauts.

 

La douleur au tibia liée à la périostite tibiale

La périostite tibiale est une inflammation de la couche externe osseuse du tibia, principalement diagnostiquée chez les coureurs à pied et les joggeurs. Cette inflammation est due à la tension trop importante au niveau des attaches musculaires sur l’os.
Les symptômes de la périostite tibiale sont les suivants :

  • la palpation du tibia est douloureuse mais sur plusieurs centimètres (à la différence de la fracture de stress où la douleur est sur un point précis),
  • une douleur souvent à l’intérieur de la crête tibiale,
  • une sensation de douleur ou de brûlure peut avoir lieu au repos mais qui augmente à l’activité physique.

L’intensité de la douleur au tibia dépend beaucoup de l’ancienneté de la périostite tibiale.

 

Douleur liée à la tendinopathie du tibial postérieur

Parmi les sources potentielles de douleur au tibia figure également la tendinopathie du tibial postérieur. Il s’agit d’une pathologie liée à des lésions du tendon d’un muscle qui sert à relever le pied. Ces lésions peuvent être dues à un surentrainement, des contraintes inhabituelles au niveau du pied, ou une problématique d’appui plantaire. On peut retrouver des tendinopathies au niveau de tous les tendons. Comme, par exemple, la tendinopathie du tendon rotulien qui provoque des douleurs du genou en courant.
Les signes typiques du mal au tibia à cause de la tendinopathie du tibial postérieur sont les suivants :

  • une douleur en appui sur le pied, particulièrement en courant ou en sautant,
  • une gêne croissante dans la région externe du tibia et de la cheville,
  • une douleur quand on amène le pied sur le côté,
  • une difficulté à se tenir sur la pointe du pied.

 

Le syndrome des loges et la douleur au tibia intense

En plus des causes musculosquelettiques, la douleur au tibia intense peut être le résultat d’un syndrome des loges. La jambe est différenciée en plusieurs compartiments, qu’on appelle « loges », grâce à des membranes ou fascias. Une augmentation de la pression à l’intérieur d’une « loge » de la jambe provoque une diminution d’afflux sanguin. Ce qui provoque une souffrance musculaire. La douleur ne se résume pas à un mal au tibia mais à une douleur très vive, paroxystique, plutôt généralisée. Cette douleur peut survenir après un traumatisme ou un garrot externe, tels qu’un bandage ou un plâtre trop serré. Il s’agit d’une urgence médicale car les conséquences peuvent être graves.

 

Les causes fréquentes de la douleur au tibia

Le rôle de l’activité sportive

La pratique d’activités sportives à impact élevé peut régulièrement provoquer de la douleur au tibia. La surutilisation, signe notable de surmenage, est une cause fréquente de ce mal au tibia. Lors d’exercices répétitifs tels que la course à pied, les sauts ou le football, le tibia est soumis à une pression considérable. Ce traumatisme répétitif, sans repos approprié et sans suivre le principe de modération, peut conduire à des pathologies du tibia.

La mauvaise posture et le déséquilibre musculaire comme facteurs de risque

En parallèle, une mauvaise posture ou un déséquilibre musculaire peuvent conduire à des douleurs au tibia. Si le corps n’est pas aligné correctement lors d’un mouvement, le tibia peut subir un stress anormal. Le problème peut s’aggraver si l’utilisateur a un déséquilibre musculaire, c’est-à-dire que certains muscles sont plus forts que d’autres. Cela peut conduire à une distribution inégale de la force à travers le tibia, ce qui peut provoquer un malaise localisé dans cette région.

L’influence des conditions médicales sous-jacentes

Par ailleurs, certaines affections médicales sous-jacentes, comparables à l’ostéoporose, peuvent accroître la sensibilité du tibia. Dans l’ostéoporose, la densité osseuse est réduite, rendant le tibia plus fragile et plus susceptible de douleurs suite à un traumatisme ou un stress. D’autres conditions médicales, comme les maladies vasculaires, peuvent également causer un mal au tibia.

La part des facteurs externes dans la douleur au tibia

Enfin, les facteurs externes, tels que le port de chaussures inadaptées, peuvent jouer un rôle dans la douleur au tibia. Des chaussures surmenées ou mal adaptées à l’activité physique peuvent créer une pression anormale sur le tibia. Ainsi, sélectionner une bonne chaussure avec un soutien approprié peut être la clé pour prévenir et gérer la douleur au tibia.

Une mauvaise foulée de course à pied

Courir est un sport facilement accessible. Cependant, la course à pied nécessite un apprentissage du bon geste ; d’une bonne foulée. En effet, on remarque que les pathologies telles que la périostite tibiale sont fréquentes quand la foulée est trop contraignante. Alors comment bien courir ? Nous allons y revenir par la suite.

 

Soigner la périostite tibiale

La question de soigner la douleur au tibia liée à la périostite est assez complexe. La réponse se trouve dans une stratégie globale de soins combinant récupération, repos, rééducation, renforcement, l’usage de la glace et un bon choix de chaussures. Cet article vous explique tout en détail : Que faire pour soigner une périostite tibiale ?

douleur au tibia

Froid pour la douleur au tibia

Voici les choses à faire pour soulager la douleur au tibia liée à la périostite :

  • Dans un premier temps, la récupération est cruciale après une douleur au tibia. Elle implique du repos pour permettre à l’os et aux tissus environnants de guérir.
  • La rééducation intervient ensuite, sous la supervision d’un professionnel de santé qui vous guide à travers des exercices spécifiques destinés à restaurer la force et la mobilité de la jambe. C’est ici qu’intervient le renforcement, qui aide à prévenir les douleurs futures au tibia en construisant une force musculaire protectrice autour de l’os.
  • L’utilisation de la glace est également une composante importante de la prise en charge de la douleur. Elle aide à réduire le gonflement et à soulager la douleur.
  • Enfin, opter pour la bonne chaussure peut faire une différence significative. Les chaussures à semelles rigides, par exemple, peuvent être bénéfiques car elles limitent les mouvements qui pourraient provoquer un stress sur le tibia.

Il est à noter que la rééducation peut se faire seul, à condition d’avoir les bons exercices et un protocole établi pour un professionnel compétent. Mr Manson, ostéopathe du sport à Charenton-le-Pont, saura vous conseiller.
Une fois l’étape de récupération achevée, il est essentiel de ne pas reprendre les activités trop rapidement. Une reprise progressive des exercices et des activités sportives permet de continuer à protéger le tibia tout en renforçant progressivement les muscles et les tendons environnants. Adopter une routine appropriée de soins préventifs peut ainsi aider à minimiser le risque de douleurs futures au tibia. Quoi que vous fassiez, n’oubliez pas que votre santé est la priorité et que vous devez éviter toute action qui pourrait aggraver votre condition.

Stephane Manson osteopathe Charenton 94

Stéphane Manson
Ostéopathe du sport, Kinésithérapeute, Éducateur sportif,  DU Posturologie Clinique, Certifié par La Clinique du Coureur

« J’adore lire la littérature médicale, les études, les articles sur la médecine en général. Je publie chaque semaine des nouveaux articles sur le thème de la santé. Suivez-moi sur Facebook pour vous tenir informé(e) ! »