La névralgie d’Arnold est une pathologie qui se traduit par une douleur irradiant à partir du cou, qui entraîne des maux de tête « en casque ». Les douleurs sont localisées au niveau de la nuque et remontent vers le haut du crâne jusqu’à l’œil. Quelles sont les causes et comment calmer la névralgie d’Arnold ? Faisons le point sur les principales informations liées à cette affection, dans l’article suivant.
Sommaire
Une affection neurologique
La névralgie d’Arnold est une pathologie qui touche le nerf grand occipital, également nommé nerf d’Arnold. Elle a été identifiée par le docteur Friedrich Arnold (1803-1890), médecin allemand qui a décrit le nerf grand occipital en 1834.
Le trajet du nerf d’Arnold débute entre les deux premières vertèbres cervicales (C1 et C2). Il passe à travers des muscles du cou pour cheminer ensuite à l’arrière du crâne et se terminer au niveau du cuir chevelu. Il y en 2, un de chaque côté de la tête. C’est un nerf sensitif qui renvoie la sensibilité d’une partie de la nuque, de l’arrière du crâne et de la partie postérieure du cuir chevelu jusqu’au dessus de l’œil.
La douleur du nerf d’Arnold suit son trajet anatomique. Elle est liée à la compression du nerf. C’est le cas pour le nerf d’Arnold, mais pour toutes les autres névralgies, telles que la névralgie sciatique, la douleur de cruralgie ou encore la névralgie cervico-brachiale. Ainsi, le long du trajet du nerf, un élément anatomique le comprime et le rend inflammatoire.
La névralgie d’Arnold est souvent présente d’un côté ; on parle de « douleur en demi-casque ». Mais elle peut parfois se manifester des 2 côtés ; « douleur en casque ».
Névralgie d’Arnold : quelles sont les causes ?
Le nerf d’Arnold, comme toutes les structures anatomiques du corps, peut subir des lésions ou être le siège d’une pathologie. Mais c’est souvent une compression qui est à l’origine de la névralgie d’Arnold. Les causes sont diverses mais sont importantes à identifier pour adapter le traitement afin de calmer la névralgie d’Arnold. Du fait de ces différentes origines, la névralgie d’Arnold peut survenir de manière soudaine ou progressive.
L’arthrose cervicale
L’arthrose cervicale peut provoquer une sténose du foramen vertébral ; trou par lequel le nerf d’Arnold sort de la colonne vertébrale. L’arthrose vertébrale peut avoir tendance à engendrer des formations calciques qui bouchent ce canal et pince le nerf d’Arnold.
La raideur cervicale ou les contraintes répétées au niveau du cou sont les principales causes de l’arthrose cervicale.
Des tensions musculaires
Le nerf d’Arnold sort entre la 1ère et la 2ème vertèbre cervicale puis chemine au travers des muscles sous-occipitaux. Ces muscles sont très sollicités car ils assurent, en partie, la mobilité de la tête par rapport au cou. Des tensions au niveau de ces muscles peuvent les contracter, sans forcément en arriver jusqu’au torticolis, et à avoir tendance à comprimer le nerf d’Arnold.
Ces tensions musculaires peuvent être dues à :
- des mouvements répétés et inhabituels du cou,
- du stress, qui a un effet stimulant sur ces muscles,
- un travail sédentaire, devant l’écran notamment,
- un trouble de la vue qui influe sur le réflexe qui lie les muscles des yeux à ceux du cou,
- du bruxisme, le fait de serrer les dents en permanence involontairement, ce qui a pour effet de contracter aussi les muscles du cou.
Pour calmer la névralgie d’Arnold dans ce contexte, le relâchement de ces tensions musculaires est primordial.
Une hernie discale
Entre les corps de chaque vertèbre se trouve un disque intervertébral. Lorsque les vertèbres sont tassées, elles peuvent comprimer le disque et engendrer une hernie discale. Celle-ci peut pincer un nerf et provoquer une névralgie comme la névralgie d’Arnold.
Une pathologie rhumatismale
La polyarthrite rhumatoïde peut toucher l’articulation entre les vertèbres cervicales C1-C2, la déformer et comprimer le nerf d’Arnold. D’autres symptômes sont généralement présents, comme la raideur et la déformation de certaines articulations (poignets, mains, pieds …).
Un kyste articulaire
Un kyste au niveau des articulations entre les vertèbres C1 et C2 peut comprimer le nerf d’Arnold. L’IRM permet de le visualiser.
Après un traumatisme cervical
Un choc, un coup du lapin en voiture ou une chute peut provoquer de compressions sur le nerf d’Arnold. Le risque de traumatisme au niveau vertébral est élevé et il faut souvent réaliser des examens complémentaires afin de les diagnostiquer.
Une pathologie de la moelle épinière
La syringomyélie est une maladie rare, une malformation d’une partie du système nerveux qui, entres autres, provoquent une compression du nerf d’Arnold.
Les symptômes de la maladie
La névralgie d’Arnold est caractérisée par des douleurs caractéristiques, intenses, irradiant de la nuque au sommet du crâne jusqu’à l’œil. Les douleurs sont généralement comparées à des décharges électriques, augmentées par les mouvements du cou. Elles sont, dans la majorité des cas, unilatérales et peuvent être parfois confondues avec une migraine.
Une forte pression avec un doigt à la base du crâne entre la première vertèbre cervicale et la deuxième peut déclencher les symptômes.
Si les douleurs s’accompagnent de nausées, vomissements ou de fièvre, il est impératif de trouver un médecin généraliste en urgence.
Comment diagnostiquer la névralgie d’Arnold ?
Le diagnostic de cette maladie neurologique est posé suite à la consultation d’un médecin. Le médecin spécialiste de la névralgie d’Arnold est le neurologue. Toutefois, pour mettre en place le traitement et calmer la névralgie d’Arnold dans un contexte de maladie rhumatismale, le neurologue a la possibilité d’orienter le patient vers un rhumatologue. L’examen clinique et la description des symptômes évoqués ci-dessus suffisent à établir le diagnostic. Cependant, les examens complémentaires vont pouvoir déterminer la cause de la névralgie d’Arnold : une radiographie du cou, un scanner ou une IRM cervicale.
Comment calmer la névralgie d’Arnold ?
La prise en charge thérapeutique pour calmer la névralgie d’Arnold est axée principalement sur la lutte contre la douleur.
Les médicaments
Le médecin prescrit donc des antalgiques (paracétamol) ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens en première intention. Des myorelaxants (décontractants musculaires), ainsi que des traitements type morphiniques peuvent être indiqués en cas de douleurs intenses afin de calmer la névralgie d’Arnold.
L’infiltration de corticoïdes
La pratique d’infiltration de corticoïdes est controversée. Il s’agit d’injections de corticoïdes au niveau de la zone douloureuse (au niveau articulaire). Certains médecins en prescrivent à leurs patients, bien que beaucoup estiment qu’elles ne sont pas toujours nécessaires.
La mésothérapie
Efficace pour calmer la névralgie d’Arnold, la mésothérapie consiste à injecter localement et superficiellement des antalgiques et anti-inflammatoires. Le geste est beaucoup moins invasif qu’une infiltration.
La kinésithérapie
En complément des traitements décrits ci-dessus, des séances de kinésithérapie peuvent calmer la névralgie d’Arnold. Le kinésithérapeute pourra agir lorsque la cause est en lien avec des raideurs cervicales ou des tensions des muscles du cou.
L’ostéopathie
L’ostéopathe contribue à redonner de la mobilité aux cervicales et à l’ensemble du corps. Cela permet de limiter les compressions sur le nerf et calmer la névralgie d’Arnold.
La chirurgie
Dans les cas les plus graves (lésion importante du nerf grand occipital, tumeur), il est nécessaire de pratiquer une intervention chirurgicale.
Pour en savoir plus sur cette névralgie et comment calmer la névralgie d’Arnold : Société Française de Neurologie