L’inflammation du côlon : les causes et les traitements

Par Stéphane Manson, ostéopathe à Charenton-Le-Pont, proche Créteil

Le côlon ou gros intestin est un organe qui fait partie intégrante du système digestif. Une inflammation du côlon peut se manifester de manière brutale ou plus prolongée. Elle touche la muqueuse intestinale ; on parle de colite aiguë ou colite chronique. Qu’est-ce qu’une inflammation du côlon ? Comment la détecte-t-on et quels sont les traitements de cette pathologie ?

 

Qu’est-ce qu’une inflammation du côlon ?

Le processus de digestion fait intervenir plusieurs organes : la bouche, l’œsophage, l’estomac, l’intestin.

On l’oublie souvent, mais la première étape de la digestion se déroule dans la bouche. Les aliments sont d’abord mâchés, passent par l’œsophage pour arriver à l’estomac. A partir de là, les aliments, réduits en bouillie, transitent par le duodénum pour aller dans l’intestin grêle puis dans le gros intestin ; le côlon.

anatomie gros intestin

Le côlon est situé au niveau de la partie terminale du système digestif. Il fait suite à l’intestin grêle. Il se finit par le rectum et enfin l’anus. Le côlon et le rectum forment le gros intestin. Il a pour principal rôle de former et éliminer les déchets corporels, par le biais de l’émission de selles. Les nutriments essentiels à la vie sont dissociés de ces derniers et assimilés par l’organisme au niveau de l’intestin. La barrière intestinale filtre les bons des mauvais éléments. La bonne santé de l’intestin est donc essentielle à la bonne assimilation de ces nutriments.

Comme tous les organes du corps, le côlon peut être touché par diverses pathologies dont l’inflammation du côlon. On parle alors de colite.

De manière générale, l’inflammation est une affection qui provoque plusieurs phénomènes : rougeur, chaleur, gonflement de la zone touchée. Elle peut survenir de manière brutale et soudaine ou se développer sur plusieurs mois, voire plusieurs années selon les cas et dérégler ainsi votre microbiote intestinal. L’inflammation du côlon n’échappe pas à la règle. En plus de ces effets, la conséquence principale est un dysfonctionnement de cet organe, ainsi que de la barrière intestinale.

 

Colite : causes et symptômes

Comme nous l’avons évoqué ci-dessus, il est important de distinguer l’inflammation du côlon aiguë de l’inflammation du côlon chronique. Les symptômes de chaque affection varient d’un individu à l’autre.

 

Les causes de la colite aiguë

La colite aiguë est une cause fréquente de consultation médicale, notamment chez les patients présentant des diarrhées aiguës (1 à 10 % des cas). Les causes de cette affection sont multiples :

  • colite infectieuse : suite à la contamination par une bactérie (salmonelle, Escherichia coli ou E.coli), un parasite ou un virus, après avoir ingéré de l’eau ou des aliments contaminés, par exemple. On peut évoquer aussi le cas particulier de la colite pseudomembraneuse favorisée par la prolifération d’une bactérie : le Clostridium difficile. Cette bactérie se développe chez des personnes fragiles traitées par antibiotiques. Les traitements prolongés d’antibiotiques ont l’inconvénient de rendre la barrière intestinale moins efficace.
  • colite ischémique : elle se produit lorsque l’irrigation du côlon est perturbée. Lorsque le corps a besoin de faire affluer le sang vers des organes précis, en manque d’oxygène, il réduit alors l’apport de sang dans une partie du côlon. La conséquence est une mauvaise irrigation du côlon, ce qui déclenche la colite ischémique. Un mal de ventre et des douleurs abdominales intenses se manifestent et nécessitent une prise en charge médicale d’urgence. Cela peut s’observer par exemple chez les sportifs, lors d’efforts longs à haute intensité.
  • colite iatrogène : elle est provoquée par certains médicaux (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) ou par la prise de certains traitements comme les anti-inflammatoires stéroïdiens.
  • colite microscopique : les causes ne sont pas bien claires, mais il semblerait qu’elle soit la conséquence d’une mauvaise réponse immunitaire (auto-immunité). Elle atteint différents types de cellules et tissus présents au niveau du côlon. La colite lymphocytaire implique l’augmentation des cellules lymphocytaires ou lymphocytes (globules blancs impliqués dans la réponse immunitaire), tandis qu’en cas de colite collagène, c’est la couche de cellules de collagène qui est excédentaire au niveau du côlon.

 

Les causes de la colite chronique

La colite chronique est principalement associée à plusieurs maladies inflammatoires de la paroi intestinale dont principalement :

  • la maladie de Crohn : elle provoque une inflammation du côlon qui peut être localisée au niveau de la paroi du tube digestif. Cependant, il n’est pas rare qu’elle se développe au niveau de certaines parties du côlon seulement. Une prédisposition génétique, des facteurs liés à l’environnement ainsi qu’une une anomalie du système immunitaire pourraient constituer des facteurs favorisants de la maladie de Crohn.
  • la rectocolite hémorragique ou colite ulcéreuse : cette inflammation chronique du côlon entraîne l’apparition de multiples ulcérations au niveau de la paroi du côlon et également du rectum.

La colite chronique peut également être la conséquence d’un stress permanent, de prise de médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) de manière prolongée ou répétée dans le temps ainsi que des constipations fréquentes. Tout cela a tendance à irriter la paroi intestinale et la rendre inflammatoire ; ce qui entraîne une inflammation du côlon chronique chez certaines personnes.

Les maladies impliquées dans le cadre de l’inflammation du côlon chronique sont des affections qui touchent environ 200 000 personnes en France. Elles se développent par poussées, suivies de périodes asymptomatiques. Elles nécessitent un traitement et une surveillance à vie.

A noter, la colite allergique touche 2 à 3 % de nourrissons. Elle est plus fréquente chez ces derniers que chez les enfants et les adultes. Elle est principalement due à une allergie aux protéines de lait de vache. Il ne faut pas la confondre avec la colique du nourrisson qui est plus fréquente, lorsque le bébé a mal au ventre notamment.

La colite éosinophile est une inflammation du côlon dont on ne connaît pas vraiment l’origine. Cette inflammation chronique semble toucher les personnes présentant des antécédents familiaux d’asthme ou d’allergies. Les protéines de lait de vache ont également tendance à aggraver les symptômes de cette maladie.

 

Inflammation du côlon : quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’inflammation du côlon sont plus ou moins prononcés selon les individus. Que l’affection soit aiguë ou chronique, elle se manifeste par :

  • des douleurs abdominales, des maux de ventre,
  • parfois de la fièvre,
  • des nausées,
  • des diarrhées avec ou sans traces de sang,
  • du mucus au niveau des selles,
  • un besoin impérieux d’aller à la selle,
  • de la fatigue,
  • parfois de l’anémie et une perte de poids.

Face à ces divers symptômes, il est recommandé de consulter rapidement votre médecin traitant ou un gastro-entérologue. Il pourra diagnostiquer votre affection et la différencier des douleurs à l’estomac notamment.

En cas de douleurs sous les côtes à droite, il faut privilégier une problématique de foie ou vésicule biliaire.

colite aigue chronique

Quand la colite fait mal au dos ?

En cas d’inflammation du colon, une douleur peut irradier dans le bas du dos, au niveau des vertèbres lombaires.
Cela peut être assimilé par le cerveau à une douleur de dos. En effet, l’irradiation de la douleur vient du fait que l’influx nerveux peut emprunter des voies sensitives d’autres zones du corps. Voilà pourquoi la colite peut aussi se manifester comme une douleurs dans le bas du dos.

 

Les traitements

Il faut savoir que la colite aiguë dure en général 24 à 48 heures. Dans tous les cas de figure, la prise en charge thérapeutique de l’inflammation du côlon varie selon la forme diagnostiquée.

Elle est basée sur l’administration de traitements anti-diarrhéiques, d’anti-inflammatoires (cortisone, des dérivés de l’acide aminosalicylique) ou d’immunosuppresseurs.

Parallèlement au traitement prescrit, il est nécessaire de modifier quelques habitudes alimentaires. Il faut donc privilégier temporairement un régime appauvri en fibres, en limitant la consommation de fruits et légumes et en privilégiant le riz, par exemple.

 

Recommandations en cas de colite chronique

Selon les gastro-entérologues, il n’existe pas de régime précis à adopter pour lutter contre les colites. Cependant, en cas de colite chronique, il est recommandé d’adopter une alimentation équilibrée, de privilégier la consommation d’aliments cuits, d’éviter les produits laitiers, ainsi que les aliments frits, les repas trop gras et de ne pas avoir des repas trop riches en fibres. Il est aussi important de bien s’hydrater et de boire au minimum 1,5 litres d’eau par jour, de ne pas consommer d’alcool. En outre, l’arrêt du tabac est fortement préconisé.

Enfin, le stress et l’anxiété étant des facteurs favorisant les colites chroniques, il est donc conseillé de limiter leurs effets. La pratique d’une activité sportive ou relaxante contribue à diminuer leur impact. C’est peut-être le bon moment pour débuter la course à pied par exemple !

L’inflammation du côlon est une pathologie assez inconfortable, qui provoque une gêne conséquente, au quotidien. N’hésitez pas à consulter rapidement un médecin si vous constatez la présence de symptômes tels que la présence de sang dans les selles, de douleurs intestinales intenses ou l’un des symptômes précisés ci-dessus.

Pour en savoir plus : Maladie de Crohn  – Société Nationale Française de Gastro-Entérologie

Stephane Manson osteopathe Charenton 94

Stéphane Manson
Ostéopathe, Kinésithérapeute, Éducateur sportif,  DU Posturologie Clinique, certifié La Clinique du Coureur

« J’adore lire la littérature médicale, les études, les articles sur la médecine en général. Je publie chaque semaine des nouveaux articles sur le thème de la santé. Suivez-moi sur Facebook pour vous tenir informé(e) ! »